Tenir le cap de la nouvelle République !
De concession en concession, obtenues par la pression de la rue depuis le 22 février, le système politique actuel avance inexorablement vers sa chute prochaine.
Le mouvement populaire et pacifique, en gardant le cap pour l’édification de la nouvelle république algérienne, ne doit pas être distrait par les manœuvres de diversion en cours et le constitutionnalisme suspect de ceux qui ont fait de la constitution leur marche-pied vers plus de pouvoir, depuis plus de 50 ans.
Toutefois, ce qui se déroule actuellement est riche d’enseignements. Il montre toutes les perversions qu’engendre un pouvoir qui a monopolisé la vie publique depuis 57 ans.
Toutes ces manœuvres n’ont qu’un seul but : durer le temps qu’il faudra pour pouvoir se régénérer et garder le pouvoir le plus longtemps possible. Au Mexique, le PRI (Parti Révolutionnaire Institutionnel) gouverne presque sans discontinuer depuis près de 90 ans, et en URSS le Parti communiste a gardé le monopole absolu pendant 65 ans, avant d’être chassé du pouvoir par les urnes en 1990.
Des scénarios de lifting des partis politiques (FLN, RND,…) pour faire illusion de la réforme, sont déjà probablement prêts. Tout est dans la tactique et la manœuvre pour casser le mouvement populaire.
Dans ce mouvement pacifique, la jeunesse est à l’avant-garde, dans les revendications comme dans les méthodes de mobilisations et d’actions. Elle a déjà gagné la bataille de la dignité et de la fierté de l’Algérie dans le monde, mettant au placard les slogans creux des gouvernants (‘’pour une Algérie digne et forte’’ de Bouteflika, et nous savons où ça a abouti).
Dans ce mouvement, la jeunesse ne saurait composer avec les vieux roublards du système FLN-DRS et autres qualificatifs clandestins.
Ce système a utilisé et perverti toutes les compétences, jeunes et dévouées, qui ont essayé de faire évoluer le système de l’intérieur. La déception totale suivie de la désertion ou bien l’apprentissage de l’affairisme et de la prédation ont été les seules alternatives possibles. La majorité ne s’est pas compromise avec le système et a subi la répression depuis des décennies.
Il y a une raison principale à ces échecs répétés depuis 1962 : la classe politique s’est accaparé le pays (c’est son ‘’butin de guerre’’ dit-elle) et n’a donc jamais envisagé de passer le relais à la jeunesse. Les compétences, lorsqu’elles sont sollicitées, elles sont toujours utilisées au mieux comme des ‘’coopérants techniques’’ dans leur propre pays.
C’est à cause de cela que le leitmotiv « Système Dégage » prend tout son sens. Il est non négociable, et ne peut faire l’objet d’aucune combine politicienne ou de demi-mesure.
Les voies de la refondation de notre république sur des bases saines existent. Parions sur l’intelligence et le bon sens pour produire demain une constitution, partagée par tous, qui sera le butin de paix de chaque algérienne et algérien. Elle sera aussi le ciment de cohésion de notre nation issue d’une histoire multimillénaire.