Tamazight, les savants et les obscurs “oulémas” !
Voilà qu’en 2018 l’association des “Oulémas” d’Algérie s’occupe de linguistique !
Non, ce n’est pas pour contribuer à sortir l’école algérienne de la catastrophe actuelle, ni pour améliorer le classement des universités algériennes à la queue du palmarès des universités mondiales.
Ceux qui s’octroient le titre d’”Oulémas”, c’est-à-dire de savants qui n’ont jamais produit la moindre connaissance depuis un siècle, dont notre pays serait fier aujourd’hui, veulent imposer aux Algériens d’écrire la langue tamazight avec les caractères arabes, pour mieux l’achever, après avoir combattu de toutes leur forces l’amazighité et la langue tamazight de leur pays depuis la création de cette association dans les années 1930. N’est-pas à l’un de ses précédents responsables, Bachir Ibrahimi, que cette langue “écorchait les oreilles” (1) ?
Le mouvement des “Oulémas”, qui a pris naissance dans l’Algérie colonisée des années 1930 à Alger et Constantine principalement, s’était trompé doublement de combat depuis sa naissance. Au lieu d’aider la population, et particulièrement la jeunesse, vers un réveil nationaliste salutaire face à la domination coloniale, la valorisation de notre histoire, de notre culture et des combats menés par nos prédécesseurs, les “Oulémas” se sont engagés dans l’arabo-islamisme le plus rétrograde et le wahhabisme focalisé sur le contrôle de la société.
L’œuvre néfaste de Tayeb El Oqbi (2) et de ses amis n’est plus à démontrer. Gageons que si El Oqbi avait à son époque les moyens de la répression à la Casbah d’Alger, notre pays n’aurait pas connu El Hadj Mohamed El Anka, Mrizek, El Ankis, Ezzahi, Guerrouabi, Chaou, etc.
Au vu du bilan de son action depuis les années 1930, l’association des “Oulémas”, qui a toujours fonctionné comme une secte, devrait être dissoute à jamais :
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Les “Oulémas” ont nié et combattu l’histoire et la culture nationale multimillénaire au profit de l’histoire et de la culture moyen-orientale.
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Les “Oulémas” ont introduit l’arabo-islamisme et le wahhabisme avant l’heure.
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Les “Oulémas” ont pollué le mouvement national depuis le PPA (3) jusqu’au FLN de 1954 et avaient été, indirectement, la cause de la crise dite ‘’berbériste’’ de 1948-1949, au sein du PPA-MTLD, puis l’assassinat d’éminents cadres du mouvement de libération nationale (Ouali Bennai, Ould Hamouda, …).
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Les “Oulémas” post-indépendance ont travesti l’histoire du mouvement national et ont pris idéologiquement le pouvoir et poussé la République vers l’arabisation. Boumediène, ancien membre des “Oulémas”, avait même offert l’université d’Alger à l’un de ses membres influents.
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Les “Oulémas” ont constitué le substrat idéologique du mouvement islamiste et de la guerre destructrice de l’islamisme contre notre pays dans les années 1990 – 2000. Et qui continue aujourd’hui sous d’autres formes.
Quant à l’usurpation du titre de savant, de la manipulation de la religion et de la mystification, personne n’est dupe. Dans le monde actuelle de la libre circulation de l’information, personne ne peut « cacher le soleil avec un tamis ». ils ne rendent pas service à la religion musulmane.
Quand nos jeunes interrogent notre histoire et l’histoire de la connaissance de l’humanité, ils ne trouvent certainement pas les noms des obscurs manipulateurs des « Oulémas ».
Ils retrouvent Ibn Sina (Avicenne), Ibn Khaldoun, Arkoun, Mammeri, Archimède, Galilée, Aristote, Pasteur, Einstein, Pierre et Marie Curie, etc. Et ceux-là ne se sont jamais octroyé le titre de savant… ils sont reconnus parce qu’ils ne manipulent pas les peuples. Ils font avancer les peuples vers le savoir, le meilleur, l’excellence !
Notes :
(1) « … Quelle est cette voix discordante qui nous écorche les oreilles de temps à autre … Quelle est cette voix hideuse qui s’est élevée il y a quelques années à la radio algérienne en diffusant des informations et des chansons en kabyle…La vérité est que la nation est arabe, et que les kabyles sont des musulmans arabes, leur livre, le Coran, c’est en arabe qu’ils le lisent et écrivent en arabe et ne veulent pas d’alternative ni à leur religion ni à leur langue (arabe)… » Bachir Ibrahimi, trad. M. Tilmatine, revue Awal n°15, p. 77.
(2) « Tayeb El Oqbi, né en 1888 à Biskra, a vécu en Orient, journaliste au Hédjaz, du dernier Hachémite ; les Séoudiens l’expulsent et le rendent au Maghreb. Assez curieusement, puisque l’exilé devait ensuite passer pour un propagateur du Wahhabisme ! (source J. Berque).
(3) Témoignage d’un militant du PPA : «Vers la fin de l’année 1943, la direction du PPA nous avait donné la consigne d’ouvrir des écoles libres, en langue arabe, dans toutes les villes et villages, partout où il était possible. L’objectif était de contrer l’initiative des Oulémas d’Algérie qui voulaient éduquer les jeunes algériens dans la voie de la religion sans remettre en cause leur condition de colonisés. Le discours des Oulémas à cette période était exclusivement : ‘‘l’éducation et la religion“ (etterbiyya wa ettaâlim). C’était pour cela que le PPA clandestin avait pris l’affaire en main pour ne pas nous faire dépasser par les Oulémas et ainsi montrer la voie du nationalisme et de la libération à notre jeunesse et ne pas suivre la bigoterie islamique des Oulémas.“ (‚‘‘Les sentiers de l‘honneur“, Messaoud Oulamara, édition Koukou, Alger 2013).