Tamazight bientôt dans Google Translate
Une équipe de militants amazighs a réussi à convaincre le géant américain Google d’intégrer tamazight dans son traducteur automatique.
C’est un travail de longue haleine qui a duré plus de deux années. Une équipe de militants amazighs a réussi à convaincre le géant américain Google d’intégrer tamazight dans son traducteur automatique. “Les responsables de Google Translate a accepté d’intégrer tamazight dans leur système. Le défi était non seulement de les convaincre d’accepter d’inclure tamazight dans leur système de traduction mais aussi et surtout de le faire en caractères latins”, affirme Mohend Ould-Chikh, un des initiateurs qui ont piloté le projet.
Selon ce dernier, après plusieurs essais infructueux, un algorithme a été enfin développé et jugé “acceptable” pour commencer les tests. L’algorithme, pour le moment perfectible, selon des spécialistes, a besoin d’être amélioré pour arriver à la phase finale du système de traduction en tamazight. Pour ce faire, l’équipe de Google Translate a ouvert un espace pour la communauté amazighe pour permettre aux usagers de participer à l’amélioration de cet algorithme, explique M. Ould-Chikh.
Concrètement, cette communauté va fédérer des groupes de personnes volontaires qui vont se charger de traduire du contenu de l’anglais vers tamazight, le moteur principal de traduction de Google étant en anglais. “Pour le moment, les phrases qui sont proposées à la traduction sont en anglais. J’ai demandé au groupe qui s’en occupe de faire une version en français. En attendant, ceux qui ne maîtrisent pas l’anglais pourraient traduire les phrases de l’anglais vers le français puis donner la traduction amazighe”, précise notre interlocuteur.
Pour participer au projet, il suffit d’avoir un compte Gmail et aller sur la plateforme. Les utilisateurs de tablettes et de smartphones (téléphones intelligents) peuvent utiliser le clavier de l’application Gboard qui contient les caractères latins, selon les recommandations de l’Inalco. “Le meilleur moyen d’aider tamazight à être représentée dans le traducteur de Google comme toutes les autres langues et être reconnue dans le monde entier, c’est de contribuer régulièrement dans cette plateforme”, avertit Ould-Chikh qui appelle de ses vœux la contribution des experts. À ce propos, les écoles de langue amazighe, comme les départements universitaires, peuvent participer à la concrétisation de ce projet. Affirmant que Google a accédé à la doléance grâce au travail désintéressé de militants, souvent anonymes, M. Ould-Chikh révèle que “des groupes de militants travaillent déjà̀ sur la traduction de plusieurs programmes informatiques”.
Notre interlocuteur invite la communauté berbère à “participer activement et professionnellement à ce noble projet ; car, plus il y a de participants, meilleure sera la qualité des traductions”, conclut notre interlocuteur qui, depuis son établissement au Canada, a été à l’origine de la prise en charge par le gouvernement provincial de l’Ontario de l’enseignement de la langue amazighe dans les écoles.
Yahia Arka –Liberté