Souleymane Bakhlili ,l’homme qui revient du Paradis !
Grande figure de l’Arabo-baâthisme en Algérie, Souleimane Bekhlili est l’archétype du Chaoui atteint du syndrome du nouveau converti. On lui doit cette phrase qui est restée dans les annales : « Bien que je soie Chaoui , je me considère comme un Arabe » (sic) .
Bakhlili a bâti sa gloire médiatique en se faisant passer pour le défenseur de l’arabisme et de l’islam et le pourfendeur du tsunami francophile qui menacerait nos « constances nationales » (sic). Cette haine de la langue française qu’il confond allègrement avec la haine de tous ce qui est français, ne l’a pourtant pas empêché d’inscrire ses enfants au lycée français d’Alger .
Le mythe de la langue du Paradis
Dans un poste publié sur son Facebook , on peut voir toute la perversion d’un discours populiste qui se pare des oripeaux de la religion pour établir une sorte de « suprématie linguistique » de l’arabe sur le berbère .
Souleimane Bakhlili écrit ( voir la capture d’écran ) :
Dans le coran, Dieu a dit à propos des gens du Paradis « Là, leur salutation sera : ‘’Salām’’[Paix!] »[1] .
Dieu n’a pas dit Shalom , ni Bonjour , ni Good morning
Il aurait été capable – comme dans d’autres versets – d’utiliser d’autres langues que l’arabe, et de dire par exemple « leur salutation sera : ‘’Azul’’ !! » .
Quiconque a une objection sur le mot Salām n’a qu’à boire l’eau de la mer.
Ce petit post est confondant de bassesse et de mauvaise fois. Donner une explication erronée à une sourate du Coran et l’utiliser comme argument idéologique est contraire à l’esprit de la religion et de la simple morale.
Il faut dire que les tenants de l’idéologie arabo-baâsiste en Algérie n’ont jamais reculé devant aucune ignominie.
L’Arabe n’est pas la langue des gens du Paradis dans l’islam
Ce courant de pensée qui tend à sacraliser la langue arabe pour des raisons idéologique ne date pas d’aujourd’hui. L’histoire de l’islam est parsemée de faits où la religion a été mise à contribution pour légitimer l’usurpation d’un pouvoir, ou pour favoriser l’élément arabe contre le persan, le turc ou le berbère notamment en Andalousie Omeyyade.
Certains ont allé jusqu’à inventé un hadîth « Aimez les arabes pour trois choses ; parce que je suis arabe, parce que le Coran est en arabe, et parce que les gens du paradis parleront en arabe ». Ce hadith a été jugé mawdou’ (inventé) par la plus parts des savants musulmans comme Ibn Al-Jawzi, Dhahabi et Cheikh Al-Albani.
Ainsi, aucun savant musulman n’admet l’assertion de Souleimane Bakhelili sur la langue du Paradis, ce sujet est considéré comme faisant partie de l’Inconnaissable (Al–Ghaïb) .
L’arabe est la langue du coran, pas celle de l’islam
Contrairement à une idée reçue, les arabophones ne représentent pas plus de 15 % du nombre de musulmans dans le monde. En effet, d’après une étude du Pew Research Center, 62 % des musulmans se trouvent en Asie, vient ensuite ce qu’on appelle le monde arabe (Moyen orient et Afrique du nord) avec seulement 20%[2] . Parmi ces 20% il y a des berbères, des kurdes, des araméens, des nubiens, et autres minorités linguistiques. On pourra légitiment donc, faire descendre le nombre d’arabe parmi les musulmans à seulement 15 voir 10 %[3].
On pourra en déduire qu’à seulement 15 % de locuteurs, l’arabe n’est nullement la langue de l’islam.
Revenons à notre ami Souleimane Bakhlili . Si, dans l’islam aucun savant n’affirme que l’arabe est la langue des gens de la Félicité Éternelle, pourquoi ne cesse-t-il pas de d’affirmer avec une inébranlable conviction que « les gens du paradis parlent en arabe » (sic) ?
Il ne nous reste qu’une seule explication : Souleimane Bekhlili comme un personnage d’Homère, a visité le jardin d’Eden et a pu converser avec ses habitants.
Jugurtha Hanachi
[1] Coran , yunus 10 .
[2] 15% en l’Afrique Sub-saharienne, 4 % au contient américains, 3 % en Europe .
[3] En réalité , les maghrébins qui parlent darija ne devraient pas être considérés comme des arabophones .