Maroc : l’injustice confortée
La Cour d’appel de Casablanca a confirmé ce vendredi 5 avril 2019 les peines infligées en première instance aux animateurs du mouvement populaire du Rif, incarcérés depuis le mois de mai 2017 à la prison Okacha de Casablanca. Les 45 détenus Rifains avaient été condamnés le 26 juin 2018 par la Chambre criminelle près la Cour de Casablanca à des peines allant de vingt ans à un an de réclusion.
Privés de leur droit à un procès équitable, les accusés et leurs avocats ont refusé d’assister au procès. Un rassemblement de soutien aux détenus Rifains était organisé devant le tribunal.
Les prévenus qui avaient participé à un mouvement de protestation pacifique à Taghzut (Elhocima) dans la région du Rif (nord du Maroc) après la mort en octobre 2016 d’un jeune marchand de poissons lors d’un contrôle de police, étaient poursuivis notamment pour « atteinte à la sécurité de l’Etat » et « participation à des manifestations publiques sans autorisation ».
Considérant que les détenus Rifains n’ont fait qu’exercer leur droit constitutionnel à la liberté d’expression et que les accusations de la justice marocaine sont totalement imaginaires et absurdes, le Congrès Mondial Amazigh rejette le verdict de la Cour d’appel de Casablanca et dénonce un procès inéquitable et une justice au service du Makhzen marocain. Dans ce dossier politique, il n’y a pas d’autre issue que la libération sans délai de tous les détenus Rifains et la réparation des préjudices qu’ils ont subis, eux et leurs familles.
Plusieurs ONG dont Amnesty International et Human Rights Watch ainsi que vingt quatre eurodéputés ont également demandé la libération immédiate des détenus du mouvement populaire Rifain.
Conformément à sa mission, le CMA continuera d’assurer sans relâche le suivi de ce dossier auprès des instances internationales en exigeant la libération des détenus Rifains.
La condamnation abusive et cruelle des jeunes Rifains ramène le Maroc à ses pires années de plomb que nous croyions à jamais révolues. Le CMA appelle les plus hautes autorités marocaines à combattre sévèrement les vieux démons de la répression et à proposer de réelles raisons d’espérer à la jeunesse de ce pays.
Paris, 26/03/2969 – 7/04/2019
Les co-présidents
Kamira Nait Sid, Khalid Zerrari