Maroc: La vie des détenus politiques Rifains en danger
A ce jour, il reste encore une vingtaine de prisonniers politiques Rifains au Maroc, notamment dans les pénitenciers de Fès, Guercif, Selouane et Bouarfa. Ils avaient été arrêtés au printemps 2017 et condamnés lors de procès inéquitables pour leur participation à des manifestations populaires pacifiques à caractère social au cours des années 2016 et 2017. Celles-ci avaient éclaté suite à la mort du jeune marchand de poissons Mohsen Fikri, le 30 octobre 2016, broyé par une benne à ordures alors qu’il tentait de sauver sa marchandise confisquée et jetée dans la benne par la police marocaine à Taghzout (El-Hocima), dans la région du Rif.
Les peines infligées à ces détenus varient de 5 à 20 ans de prison. Pourtant, le Maroc reconnait dans sa Constitution le droit et la liberté de manifester pacifiquement.
Le Congrès Mondial Amazigh (CMA)estime que la détention des Rifains est totalement arbitraire et qu’elle repose sur des motifs politiques inavoués. Aussi, le CMA a toujours réclamé leur libération inconditionnelle et la réparation des préjudices qu’ils ont subis.
Malgré les protestations répétées des victimes de cette lourde injustice et celles de leurs familles, des ONG de protection et de promotion des droits de l’homme, malgré notre courrier au gouvernement marocain, les prisonniers condamnés aux peines les plus longues sont maintenus en détention. Ils ont alors décidé au début du mois d’août dernier, d’entamer une grève de la faim. Aujourd’hui leur état de santé est arrivé à un stade très inquiétant. Ils risquent tout simplement la mort en prison.
Le gouvernement marocain et son système répressif sont les seuls responsables de cette injustice et de ses conséquences.
Aussi, le CMA alerte les instances internationales concernées (ONU, UA, UE) sur cette situation qui peut se terminer tragiquement si rien n’est fait. Le CMA demande instamment des interventions urgentes auprès du gouvernement marocain afin qu’il procède au plus vite à la libération des prisonniers Rifains. Le gouvernement marocain doit respecter ses engagements internationaux notamment en matière de respect des droits de l’homme.
Paris, 18/08/2970–1/09/2020
Les co-présidents Kamira Nait Sidet Khalid Zerrari
Copie à :
-M. Seong-Phil, Rapporteur Spécial de l’ONU sur ladétention arbitraire
-M. Francisco Cali Tzay, Rapporteur Spécial de l’ONU sur lesdroits des peuples autochtones
-M. Solomon Dersso, Président de la Commission Africaine des Droits de l’Homme et des Peuples
-Service Européen pour l’action extérieure de l’UE