Levée de boucliers dans l’Aurès après le vandalisme de la stèle de Dihya à Baghaï
Dans le pays chaoui, l’indignation n’est pas encore retombée après l’acte abominable qui a visé la stèle de la reine Dihya. En effet, les activistes culturels chaouis se sont donné rendez-vous, samedi, à Baghaï à une dizaine de kilomètres de Khenchela, devant la statue de la reine. Ce rassemblement pacifique a été émaillé par plusieurs incidents et failli dégénérer.
Manipulation et “baltaguisme”
Venus des quatre coins du pays chaouis, de Khenchela, Tébessa, Batna, Oum El Bouaghi et même d’Alger, les activistes culturels ont été accueillis par une foule de jeunes chauffés à blanc.
D’après un participant, ce groupe de jeunes voulaient à tout prix faire capoter ce rassemblement pacifique : “Les premiers militants qui sont arrivés sur les lieux ont été accueillis par des citoyens. Ces derniers voulaient savoir l’objet de notre sit-in, d’autant qu’un climat très tendu régnait sur la ville depuis le mois du ramadan où des affrontements entre deux familles ont fait plusieurs blessés. Nous avons pris le temps de leur expliquer le but de notre action. Certains étaient convaincus que nous sommes venus pour délocaliser la statue ailleurs !”, nous explique-t-il. Rassurés, la plupart de ces citoyens se sont dispersés pour vaquer normalement à leurs occupations.
Mais d’après le même activiste, un autre groupe de jeunes n’étaient pas dans le même état d’esprit. “Ces gens-là était chargés visiblement d’une mission, ils voulaient nous pousser l’affrontement en multipliant les provocations. Ils nous ont traités de tous les noms : semeurs de Fitna !, mécréants ! Suppôt de l’étranger, nous lançaient-ils sans interruption”.
Après une brève consultation, les activistes ont décidé d’écourter leur rassemblement pour éviter tout débordement. Ils ont distribué leur communiqué et ont quitté la ville de Baghaï dans le calme.
Dans ce communiqué dont nous détenons une copie, les protestataires considèrent cet acte de vandalisme comme une atteinte à l’une des figures les plus illustres de notre histoire. Ils appellent les élus locaux de Baghaï d’assumer leur responsabilité et de punir les auteurs de cette grave forfaiture.
“Par ce rassemblement pacifique, écrivent-ils dans leur communiqué, nous tenons à non seulement dénoncer cet acte immonde, mais également d’attirer l’attention des pouvoirs publics sur la situation désastreuse dans laquelle se trouve Ksar L’Kahina, cet important site archéologique au nord de Baghaï, qui attend toujours sa réhabilitation”
Pour rappel, la statue a été nettoyée la semaine dernière par un groupe de jeunes venus d’Oum El Bouaghi, la mairie de Baghaï n’ayant pas jugé l’opération indispensable.
Jugurtha Hanachi