L’énigmatique association d’Al Achraf se déploie dans l’Aurès
La commune d’Afraqso ( Bouhmama) a connue ce 14 octobre dernier un drôle Evènement. Une association qui porte l’énigmatique nom de « Achraf » (plur. de charif , d’ascendance noble) a organisé un colloque à l’hôtel Chélia .
L’organisation de colloque qui devait se dérouler sur deux jours, a été tenue secrète jusqu’à la dernière minute. Les va-et-vient étranges de plusieurs personnes dans la ville de Bouhmama ont intrigué plus d’un.
Un groupe d’activistes culturel se sont déplacés dans la matinée du 14 octobre au lieu où devait se tenir l’évènement, ils ont constaté qu’une assemblée générale constitutive était en court afin d’installer le bureau local de cette association nationale. La dite association, et contrairement à ce que ces membres prétendent, avait un agenda politique.
En effet, les protestataires ont dénoncé ce qu’ils ont appelé « un lobby constitué de personnes qui se revendiquent d’ascendance noble et qui font la promotion, au milieu de la population chaouie , de certaines idées discriminatoires et racistes » . Les activistes de Bouhmama ajoutent dans un communiqué : « Nous tenons à exprimé notre étonnement devant le fait, que les autorités puisse accorder l’agrément à ce genre d’association qui remettent en cause le principe de la citoyenneté et menace le vivre ensemble ».
Pour rappel , la France coloniale à travers ses bureaux arabes , a tenté de créer une caste de nobles dans l’Aurès en faisant croire à certaines tribus maraboutiques qu’ils sont d’ascendance arabe . En diffusant des fausses généalogies , les autorités coloniale, ont effectivement réussir à former une certaine oligarchie parmi lesquels se recrutait ; caïds, bachagha , agha .. et tous les agents du colonialisme .
La racine du mot “Charif” (plur. Chorfa) exprime l’idée de s’élever, de dépasser. Le mot désigne l’homme qui, grâce à son ascendance composée d’ancêtres glorieux, peut prétendre à une situation prédominante. Et dans la mesure où on admet que les belles qualités se transmettent aux descendants, les Chorfa se considèrent comme des gens hors pair (ahl al fadl) auxquels on doit opposer le déchet et la tourbe déréglée (al aradhil) (1) .
En Islam, l’idée de l’égalité de tous les croyants, affirmée par la Tradition et par le coran, n’a pu triompher de la valeur qu’une société foncièrement tribale attribue aux généalogies. Dans le contexte islamique , la question de Chorfa ( Achraf) , a longtemps été instrumentalisée dans l’espace politique par les concurrents potentiels pour légitimer leur revendication du pouvoir .
La rédaction
Note :
(1) Van Arendonk. – “Sharif”, in E.I., IV, p. 233, col. 1.