Khenchela : le correspondant d’ El Watan dans le collimateur du wali
Mohamed Taïbi, correspondant du quotidien El Watan à Khenchela (Mascula) a été entendu la semaine passée par à la police de Khenchela dans le cadre d’une plainte pour diffamation porter contre lui par le wali de Khenchela : Djelloul Boukarabila. En effet, deux articles parus , respectivement les 2 et 5 avril 2015 et intitulés «Le wali perd son sang-froid et insulte les élus» et «APW de Khenchela : le racisme se donne une voix et un visage» sont jugé diffamatoires par le premier responsable de la wilaya.
Il faut rappeler que, déjà le mois dernier, à l’occasion de la journée internationale de la liberté de la presse, le wali de Khenchela , a menacé les journalistes qui continuent d’ignorer « les importantes réalisations » de son équipe et qui auraient l’outrecuidance d’évoquer les affaires de corruption et détournement du foncier agricole dans la wilaya .
Le wali vient donc joindre le geste à la parole, et couronner plusieurs mois de tension entre lui et le journaliste d’El Watan . Ce dernier, peu enclin à chanter « les importantes réalisations » du wali, est parti en croisade depuis un an déjà, contre les détournements du foncier agricole à Khenchela . On lui doit notamment la révélation de l’affaire d’acquisition frauduleuse de terres agricoles dans la commune de M’toussa et dans laquelle l’ex-ministre des Ressources en eau, Hocine Necib a été impliqué.
Les journalistes de Khenchela se mobilisent
Cette affaire a suscité un vaste mouvement de solidarité au sein des journalistes et correspondants de presse de la wilaya de Khenchela . Ces derniers en rendu public un communiqué intitulé «La presse étouffée à Khenchela». Ils expriment leur solidarité avec leur confrère ; Mohamed Taïbi et dénoncent «les harcèlements dont ils font l’objet à travers des poursuites judiciaires et les diverses pressions exercées à leur encontre dans l’exercice de leur métier». Les signataires du communiqué appellent les pouvoir public à intervenir pour mettre un terme à ce climat délétère de pression et d’entraves, et pour qu’ils puissent enfin, exercer librement leur métier.
Jugurtha Hanachi