Entre satisfaction et tentative de récupération
Il y a trois ans, le département de Tamazight ouvrit ses portes après plusieurs mois de spéculations et de déclaration contradictoire des responsables de l’université de Batna.
En effet, alors que toutes les conditions étaient réunies pour l’ouverture du département et son lancement au titre de l’année universitaire 2013/2014 , à savoir la disponibilité des enseignants pour assurer le volet pédagogique et l’inscription des étudiants dépassant largement le nombre exigé , le rectorat a refusé de donner l’accord pour l’ouverture du département .
Il a fallut une grande mobilisation du mouvement berbériste pour que l’administration lève enfin toutes les entraves. Cette ouverture constituait une cuisante défaite des arabo-baâthistes dans l’Aurès. Elle consacre l’aboutissement de longues luttes pour la réhabilitation culturelle et identitaire amazighe d’une région emblématique de l’Algérie.
Après trois ans, la première promotion des licenciés en tamazight est sortie hier. A cette occasion, une cérémonie a été organisée par l’université de Batna.
Les militants et les activistes associatifs qui ont reçu des invitations, se sont retrouvés presque dans un meeting politique . En plus du secrétaire du Haut Commissariat à l’Amazighité (HCA) et le wali de Batna, tous les commis de l’État et leur relaies étaient présents .
Dans une soirée animée presque entièrement en arabe , les personnalités qui ont pris la parole n’étaient pas tous des fervents défenseurs de Tamazight. Le point d’orgue de la soirée était un hommage rendu à ceux là même qui ont tenté de bloquer l’ouverture du département en 2013.
Jugeant ce geste honteux, et ne voulant pas cautionner cette grossière tentative de récupération, plusieurs personnes ont quitté la salle.
Jugurtha Hanachi