Algérie, ne touchez pas à mon drapeau Amazigh M. Gaid Salah !
En tant que soldat de l’armée algérienne, Ahmed Gaid Salah, devrait être cantonné dans une caserne militaire et s’occuper de la sécurité extérieure du pays. Mais celui qui a été nommé chef d’état major de l’armée en 2004 et vice-ministre de la défense en 2013 par M. Bouteflika, en récompense de sa loyauté envers lui, se découvre à plus de 79 ans, une vocation d’homme d’Etat. Après avoir placé un « président » par intérim et un premier ministre qui brillent par leur absence, il usurpe le pouvoir et tente de se construire une stature politique grâce à des prêches hebdomadaires dans lesquels il se fait souvent menaçant contre le peuple.
Dans son discours prononcé le 19 juin 2019 à Béchar dans le sud-ouest de l’Algérie, il déclare que « l’Algérie n’a qu’un seul drapeau » et qu’il n’admet pas que des citoyens, qu’il qualifie de « minorité très peu nombreuse » puissent « brandir d’autres drapeaux lors des manifestations ». Sans le nommer, le général s’en prend ainsi à l’emblème amazigh et aux dizaines de milliers de personnes qui le portent dans les manifestations populaires en Algérie. Il affirme qu’il a donné « des instructions et des ordres aux forces de sécurité pour l’application ferme et précise des lois en vigueur ». Mais le soldat Gaid Salah ignore sûrement qu’il n’y a aucune loi algérienne qui interdise de porter le drapeau Amazigh et que les instruments internationaux et régionaux ratifiés par son pays, reconnaissent et protègent les droits du peuple autochtone amazigh. Par ailleurs, Gaid Salah outrepasse les limites de ses compétences puisque les services de sécurité intérieure dépendent du ministre de l’intérieur et non du chef de l’armée. C’est donc Mr Gaid Salah qui méconnait et méprise les règles en vigueur dans son pays.
Ainsi, celui qui s’impose illégalement et illégitimement comme « l’homme fort » du régime algérien, provoque gratuitement mais de manière très dangereuse le peuple amazigh d’Algérie et de toute Tamazgha. Le Congrès Mondial Amazigh (CMA) dénonce fermement les propos aventureux du général algérien et le prend pour seul responsable des éventuelles conséquences fâcheuses que risquent de provoquer ses paroles hasardeuses prononcées à Béchar. Il serait alors passible de poursuites devant les instances judiciaires internationales.
Mr Gaid Salah qui fait partie du régime honni de Bouteflika, sait que le peuple réclame son départ sans délai. Il cherche alors à faire diversion en s’attaquant cette fois-ci aux Amazighs qui n’ont de leçon de patriotisme à recevoir de personne. Le peuple ne veut pas d’un régime militaire et revendique la démocratie, la pluralité et l’état de droit dans lequel seront respectés les droits de tous, individuellement et collectivement.
Le CMA demande aux Amazighs de brandir plus que jamais leur emblème en toutes circonstances et exprime le souhait que tous les Algérien-nes manifestent publiquement leur soutien aux Amazighs en portant tous le drapeau Amazigh lors des prochaines manifestations publiques dans toutes les régions d’Algérie.
Paris, 8/06/2969 – 20/06/2019
Le Bureau du CMA