L’immense Markunda retrouve l’Aurès
La Diva chaouie , Markunda Aurès a été honorée par l’association Assirem n Massilia ce samedi 21 octobre à Thamarwant (Merouana). Au cours d’une cérémonie organisée au centre culturel de la ville, une foule très nombreuse a rendu hommage à la chanteuse.
De son vrai nom, Meriam Mebarki , est une chanteuse et écrivaine chaouie . Elle a commencé une carrière musicale en France en reprenant des chansons traditionnelles chaouie. Elle a chanté la terre et la culture des ancêtres comme elle l’avait promis à sa grand-mère maternelle : «Quand je serais grande, je m’habillerais et je chanterais comme toi ».
L’ampleur du succès la surprendra elle-même : «C’était en 1986 à la sortie de mon premier enregistrement, je faisais mon premier ‘’tour de chant’’ … à l’Olympia ! Brusquement projetée à la lumière, en ’’vedette américaine’’ …».
Pour Markunda Aurès , le chant était une manière pour elle d’opérer un retour à sa terre natale : « Le chant va me devancer là bas au ‘’pays des six montagnes’’ annoncer et préparer mon retour, quand la nouvelle courra de caillou en caillou, de déchera en déchera, quand la voix annoncera dans les massifs, dans les gorges de Tarchiouine, dans la vallée de Tinibaouine, je n’éprouverai aucun triomphe de ce coup d’éclat, je gagnerai juste à redevenir moi ».
Ces dernières années , malgré l’ostracisme qu’impose les médias algériens aux chanteurs chaouis , les chansons de Markunda retrouvent une seconde jeunesse . Sur les réseaux sociaux et la plate-forme Youtube , les chansons comme : si melmi nettu , ( depuis quand nous avons oublié ?) , tasseta n uzamur ( l’olivier ) , chacha , tamurt inu , Amnay , Massika ( hommage à la chahida Ziza Massikia qui était son institutrice ) connaissent un grand succès .
Et c’est grâce à internet que la majorité des gens venus à Merouana ce 21 octobre était des jeunes. Djamila, qui est venue avec son père ne cache pas sa joie « je suis hyper heureuse de rencontrer face à face la grande Markunda et pouvoir lui offrir un petit cadeau » .
Un autre jeune tient aussi à manifester sa joie d’avoir enfin rencontré son idole « j’écoutais les chansons de Markunda depuis des années sur Youtube , et c’est une immense joie de la rencontrer et prendre une photo avec elle , et je trouve scandaleux que les élus locaux et les pouvoirs publiques marginalisent cette grande artistes qui a honoré notre culture » tient-il à nous dire .
Le livre de Markunda Aurès “Si on te nie la mort t’oubliera” paru en France en 2012 , sera prochainement édité en Algérie .
Jugurtha Hanachi