Atelier d’écriture en Tamazight à Zoui

Comme pour ne pas perdre de temps dans les palabres (Comment écrire ? Quelle graphie adopter ? Quelle langue utiliser ?…) quant à la prise en charge de tamazight, et profitant de la Journée mondiale de la langue maternelle, coïncidant avec le 21 février, l’association Thamousni “le savoir” de la commune de Zoui (wilaya de Khenchela) et les membres du Portail Culturel Chaoui Inumiden.com ont organisé des ateliers d’écriture pour des écoliers et des collégiens.

Cet atelier, organisé le 28 février dernier, avait pour intitulé « Savoir lire et écrire en Tamazight », autrement dit en langue maternelle, donc en variante chaouie. Une langue pratiquée par plus de 60% de la population. Cependant, l’écriture reste au stade expérimental et les recherches également.

En outre, cette louable initiative était accompagnée d’une journée d’étude organisée le jour de l’ouverture de l’atelier, qui a vu la participation de chercheurs et d’enseignants de Tamazight, à l’exemple de Soumia Harath, qui fait un travail pédagogique remarquable. Etant la seule enseignante de tamazight dans la région, elle est appréciée des élèves et de leurs parents, et possède une très grande expérience dans la transmission du savoir. Mme Harath a dirigé l’atelier d’écriture en Tifinagh.

Ils étaient une bonne trentaine d’écoliers – dont la majorité des filles, à la grande joie des initiateurs de cette journée – à prendre part à cet atelier. L’enseignante a constaté, comme elle nous l’a expliqué, que le problème ne se situe pas à l’oral, mais plutôt « au passage à l’écrit en tifinagh ». « A l’oral, ils participaient et parlaient spontanément, mais à l’écrit, il y a eu quelques difficultés », a-t-elle noté. L’expérience de l’enseignante et son approche pédagogique a permis aux enfants de s’initier à l’écriture : écrire leur nom, l’alphabet…

La lecture proposée sous forme de dépliant par le site Inumiden.com était aussi en Tamazight. Les dépliants étaient clairs et comportaient des illustrations. Le dessin n’était pas en reste, puisqu’un atelier a été proposé, les organisateurs considérant que « la classe et l’atelier sont des lieux totalement différents et que le second, c’est-à-dire l’atelier, reste inconnu pour nos enfants, même s’il existe pourtant partout dans le monde. C’est un procédé privilégié dans l’enseignement moderne ». Pour encourager les écoliers, des attestations leur ont été remises. Avec une graphie en Tifinagh bien sûr.

Juba Rachid
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